7.31.2009

La chine II

**D'autres nouvelles en provenance de la chine. Bonne Lecture**

24 Juillet

Plutôt difficile de garder le blog à jour quand on est en camping. Je suis arrivé à Liuyuan en fin de journée. Une croisée de chemin et j’ai décidé que je faisais le petit détour de 5km pour me rendre dans la ville et profiter du confort d’un hôtel. Il est très difficile de reconnaitre l’entrée d’un hôtel en Chine. C’est souvent une porte sans affiche logée entre deux commerces avec des chambres à l’étage. De l’extérieur il est presque impossible de savoir si c’est un hôtel, un commerce ou une résidence privée. Cette fois-ci c’était facile. Le prix de la chambre était un peu élevé mais je ne voulais plus me donner le trouble de chercher dans la ville pour sauver 10$. J’ai pris la chambre et soudainement, venu de nulle part, trois chinois sont apparus habillés pour faire du vélo. Ils parlaient l’anglais et se cherchaient une chambre. Ils ont décidé que l’hôtel était trop cher et sont reparti aussi rapidement qu’ils étaient venu après avoir pris quelques photos. Je ne les ai pas revus de la soirée. Liuyan est une ville industrielle et bruyante mais j’ai très bien mangé et j’ai très bien dormi.


Je suis parti de Liuyuan plus tard que prévu et je n’ai fait que 65 km avant de m’arrêter à Guazhou. Une petite ville située à l‘intersection de deux routes qui dessert les gens de passages. Il y a tous les services pour les camionneurs et quelques restaurants. Il n’y a pas vraiment d’endroit où se protéger d’un soleil qui tape dur même en fin de journée. J’ai pris un hôtel encore une fois un peu plus cher que j’avais prévu. C’était quand même sympathique et j’ai pu prendre un autre bon repas. Le problème à traverser le désert c’est qu’il n’y a pas d’endroit entre les villes pour s’arrêter et faire une pause. Une fois parti il faut rouler, boire de l’eau qui est devenu super chaude et le soir venu décidé si on arrête même si on est un peu à court dans les distances prévues ou continuer en risquant de ne plus rien trouver. On ne peut pas se protéger du soleil qui est omniprésent et franchement, le paysage est un peu monotone.

25-26 juillet

Des journées particulièrement difficiles, sur l’autoroute CZ 45 où la température monte probablement jusqu’à 50C et où il n’y a aucun endroit pour se protéger du soleil. Les autoroutes chinoises sont payantes et il est impossible d’en sortir. Elles sont entourées d’une clôture barbelée et toujours surélevées du terrain environnant. De plus, souvent, un fossé servant à canaliser l’eau et profond d’un mètre ou plus longe l’autoroute. Aujourd’hui, le 26, en fin d’après-midi, après plusieurs heures de vélo ininterrompu, je me suis mis à rêver à du melon d’eau et dans la chaleur du désert, cette idée est vite devenue une obsession. Coïncidence incroyable, un camion de melon est passé juste à côté de moi et quelques kilomètres plus loin, il a échappé un melon qui s’est brisé sous l’impact laissant une belle moitié presque intacte. Je l’ai ramassé et je l’ai mangé d’une traite. Tout seul, au gros soleil, à déguster un melon ramassé au milieu d’une autoroute, restera un moment inoubliable dans ma mémoire, car ce melon est certainement l’un des meilleurs que j’ai mangé.

27 juillet,

J’ai finalement repris la nationale 312. La route n’est pas aussi belle mais elle est très bien. Le paysage est super et il y a des villages à tous les 10-20 km. C’est maintenant difficile de ne pas se laisser tenter par tous ces marchands qui vous offrent tout le long de la route, des glaces, des fruits, des repas. Il y a beaucoup d’effluve de cuisine et ça vous aiguise l’appétit. Moi qui ai tant souffert de la soif et de la chaleur dans le désert me voilà au paradis. Je suis arrivé dans la ville de Zhangye. Une superbe ville pleine de verdure. Je me suis arrêté pour acheter des fruits que j’ai mangés gloutonnement sur le coin de rue. Un jeune homme m’a approché pour me demander en anglais s’il pouvait m’aider. Je voulais trouver un cybercafé pour envoyer quelques courriels. Il m’a reconduit au café ou j’ai pu travailler pendant une heure sans problème. Toujours impossible d’avoir accès à quelque blog que ce soit. Mon jeune ami s’est repointé au cybercafé pour m’offrir son aide. Il m’a trouvé un hôtel pas cher. Il a 24 ans, étudiant en art, il veut devenir peintre et il est plutôt sympathique et il semble connaître la ville comme le fond de sa poche. Une fois bien installé à l’hôtel, il me demande si j’accepterais de poser ce soir pour sa classe de peinture. Demande bizarre mais comme je n’avais rien de spécial à faire, j’ai pensé que ce serait une autre expérience à mon actif, alors j’ai accepté et après avoir mangé, me voilà au milieu d’un studio au 5e étage d’un édifice délabré assis sur une chaise à me faire dévisager par une vingtaine d’étudiants, filles et garçons dans la jeune vingtaine. L’atmosphère est super sympathique et quelques uns d’entre eux parlent suffisamment l’anglais pour engager une conversation. On me pose toutes sortes de questions auxquels je réponds. Il me montre quelques mots de chinois et s’esclaffent de rire à chaque fois que je les prononce. Je crois que je dois pratiquer mon accent. La session va durer trois heures. Le professeur peint au fusain et la classe agglutinée autour du professeur admire le travail. Personne ne parle, j’aurai droit à deux pauses de quelques minutes. Vu le modèle utilisé, le produit final est de toute beauté. Mon jeune ami me fait comprendre que le professeur est un artiste reconnu comme l’un des meilleurs en chine. À la fin de la soirée, le professeur m’offre sa peinture par amitié et pour me remercier d’avoir posé pour lui. Il veut travailler le portrait un peu plus et m’offre de me faire parvenir la toile par la poste une fois que je serai de retour au Canada. De toute façon, ce serait impossible pour moi de transporter la peinture à vélo donc l’arrangement est parfait. On échange adresse internet et mon jeune ami servira d’intermédiaire. Après le cours je suis invité à aller prendre une bière sur la grande place. L’endroit est magnifique la compagnie est particulièrement intéressante, il y a le professeur, l’épouse du professeur, qui est aussi une artiste reconnue, deux étudiants séniors et mon jeune ami. La conversation est un peu ardue car le seul qui parle anglais est mon jeune ami. Je suis rentré à l’hôtel un peu plus tard que j’avais planifié mais la soirée en valait la peine.


28 juillet

Je me suis levé un peu plus tard que prévu. J’ai pris le petit déjeuner, et je suis reparti visiter la rue des antiquaires par laquelle nous sommes revenus hier soir. Je suis sortie de Zhangye en début d’après midi. Prochaine destination Xining. La banlieue de Zhangye est aussi jolie que la ville elle-même mais environ vingt kilomètres de la ville on retombe en plein désert. Je roule jusqu’à Minle ou je prends un hôtel pour la nuit.

29 Juillet

Grosse journée de vélo. Je ferai 90km en à peu près 12 heures de vélo à 2685 m d’altitude. C’est une journée où je me suis ambitionné croyant à chaque détour que je trouverais un bel endroit pour piquer ma tente. Finalement, je m’arrêterai à la tombée de la nuit dans un campement de travailleur de la route. Ils ont été particulièrement gentils. J’ai monté ma tente sous le regard curieux de mes hôtes. Intriqués par mon vélo, l’un deux me demande s’il peut l’essayer. La permission est vite accordée et tout le chantier va essayer tour à tour le vélo de l’étranger. Comme je suis plus grand que la plupart des travailleurs et que je n’ai pas de pédales mais des clips, ils ont beaucoup de difficultés à maitriser l’animal. Ce qui engendre beaucoup de fou rire et dégage l’atmosphère. A la tombé de la nuit, je suis invité à partager leur repas. On m’amène dans une tente pour me montrer la viande que nous mangerons ce soir, Un porc, dépecé qui faisante à l’air libre dans un grand bol en inox. Nous mangerons vers 9h. Je suis présenté aux grands patrons du chantier et mes copains disparaitront tour à tour pour me laisser avec les patrons. On commence par déguster un melon, puis on me sert un verre d’eau chaude. Après une pause, on me sert bol de nouilles et dans un grand bol d’inox, le porc cuit avec des oignons sués juste à point. Tout le monde se sert dans le grand bol à volonté. C’était tout simplement délicieux.

30 juillet

Le campement n’avait pas de toilette et au petit matin, chacun son tour, les travailleurs traverse la route, et se soulage. Il n’y a pas de végétation et si par malheur un véhicule passe, le spectacle est la pour qui veut s’en prévaloir. Je suis parti du campement vers 6h et roulé pendant 140 km car je voulais me rendre à Xining. J’ai finalement opté d’arrêter vers 19h à Datong, une petite banlieue de Xining dans un hôtel. Celui qui me reçoit doit avoir moins de vingt ans. Il parle un peu l’anglais et est un avide cycliste. Il veut absolument me montrer les photos de ses excursions dans la région de Xining. Je monte a ma chambre, déballe mes choses, prends une douche et redescend au rez de chaussée pour aller voir les photos. Comme les photos sont sur son ordinateur, je m’aperçois rapidement qu’il est branché sur internet. Il m’offre immédiatement d’utiliser son ordinateur pour mes besoins personnels. Je me log sur Gmail mais voilà que j’ai toute la famille autour de moi incluant grand-père et grand-mère, oncles et tantes derrière moi regardant ce que je fais, même si j’écris en français et qu’ils ne peuvent rien comprendre la situation est un peu intimidantes et la session internet sera plutôt courte.

31 juillet

J’ai dormi comme un loir. Je me suis réveillé à 9h, paqueté mes affaires et direction Xining qui n’est plus qu’à 35 km. Le paysage est magnifique, je m’arrête après une dizaine de kilomètre pour déjeuner. Toujours le même problème, commander un repas est toujours laborieux car il est impossible de lire le menu et personne ne parle l’anglais. Alors, habituellement, je pointe du doigt un client qui mange quelque chose d’appétissant. Ce matin, j’ai pointé un plat qui me paraissait particulièrement appétissant et je me suis retrouvé avec une soupe aux tripes avec des nouilles. Quoique délicieux je n’ai pu m’empêcher de penser à mes amis du bureau avec qui je mange le vendredi un bol de Phô dans un restaurant de la rue Bank (clin d’œil à Nathalie et à Kim).

Xining est la capitale de la province du Qinghai et une grande ville moderne. J’ai une adresse de vendeur de vélo fourni par mon hôtelier d’hier où je me dirige dès mon arrivée. Le magasin est loin de correspondre à ce que je croyais et le vendeur ne veut pas toucher à mon vélo et me redirige vers un autre coin de la ville me montrant de la main une direction et me donnant une note écrit en chinois. Je pars dans la direction indiquée, montre mon papier aux passants et on me pointe de la main la direction. C’est ainsi que je suis arrivé à un magasin Giant et que j’ai fait remonter pignons, plateau, changer la chaîne, ajuster les freins etc etc pour 60 Yuan (un peu moins de 10$ US). Les réparations ont été faites sur le trottoir en face du magasin. Le jeune mécanicien connaissait son affaire et a fait un super job. Je suis maintenant près à affronter un autre 10,000 km.

**Aux prochaines nouvelle, Pascale**

3 commentaires:

  1. Papa!!! tu es bien mieux d'avoir gardé ton linge pendant que tu faisais le "modèle"!!!!!

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  2. AH benjin (ce qui veut dire: AH! Ben Jean!) on a du matériel à lire. J'imprime et nosu repartons camper - vers le 14 août de retour et on t'écrit via courriel -cela sera plus facile à te rejoindre! Louiiisexoxox

    Louise

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  3. c'est complétement fou ! j'ai eu l'adresse de ton blog un peu tard et je suis seulement entrain de lire 21-22-23 juin mais je t'aurais vite rattrapée ! tu pourrais facilement écrire un livre la dessus ! Fais attention a toi mononcle j'ai bien hâte de passer une soirée avec toi à entendre tes anectodes !

    -xxx- val qui a hâte de partir sua go en bicycle !

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