6.20.2009

Mashhad et la saga du visa Turkmen

(Plusieurs lecteus m'ont demandé quel était la marque du vélo sur lequel je routle. Le meilleur achat que j'ai fait est certainement le vélo un SURLY LONG HAUL TRUCKER. Il n'est pas le plus léger mais solide mes pneus sont des Swabbes Marathon plus je viens d'enregistrer mon 4000 km sans une seule crevaison. De l'équipement du tonnerre)

(En passant, j'ai de superbes photos mais je n'ai jamais le temps des basculer. les deux dernières ont pris plus d'une demi heure chacune. Les connections internets sont lentes et puis j'écris pas vite. Des que je peux je vais essayer de basculer le plus grands nombre de photos possibles)

(Faites des commentaires, j'adore et je les lis tous. Si je peux je promets d'y répondre. Merci pour les encouragements des fois je me sens un peu tout seul au monde)


Samedi le 20 juin

J’ai finalement mon visa du Turkménistan. Je me suis levé à 8h ce matin expressément pour être au consulat du Turkménistan pour l’ouverture à 9h. Le consulat est logé dans un immense édifice dans une petite ruelle adjacente à un avenue principale. Une chance que j’ai eu mon ami Resa pour me donner des directions sinon je n’aurais jamais trouvé. Mais avec une carte dessinée maison et quelques rues écrites en Farsi au cas ou j’aurais à demander mon chemin, j’ai pris mon vélo et je me suis rendu au Consulat. Devant moi il y avait un jeune couple très peu bavard 2ui m’on dit être français mais d’après l’accent du gars, je n’ai pas été convaincu. Elle par contre était française mais la seule confidence que j’ai reçue de ce couple c’est qu’il attendait à Mashhad depuis cinq jours pour obtenir leur visa de transit et ils m’ont souhaité bonne chance. Pour moi, tout à fonctionné comme sur des roulettes. Comme j’avais déjà fait la demande à Téhéran l’autorisation était prête et j’ai reçu mon visa en 15 minutes moyennant un petit 55$ US.

En sortant de l’ambassade je me suis trompé de chemin et j’ai tournoyé dans le secteur pendant une bonne heure avant de retrouver mon chemin. Voilà je suis de retour à l’appartement de Reza et je vais dédier mon après-midi à faire du lavage, préparé mon matériel, mettre mon blog à jour et discuter ce soir avec Reza des prochains jours. Je n’ai pas encore pris de décision. J’hésite entre partir demain a vélo pour un 150 km jusqu’a Guchân, puis prendre l’autobus pour la frontière du Turkménistan ou rester ici encore demain et prendre l’autobus vers la frontière à partir de Mashhad.


Vendredi le 19 juin

Je me suis levé à cause du bruit des travailleurs qui prenaient le bus du matin pour se rendre au travail juste à coté de ma tente. J’ai paqueté mon stock à la hâte me sentant épié. J’avais une envie matinale et aucun endroit potentiel pour me soulager. J’ai vraiment emballé tout le bazar en un temps record. Je me suis rendu au terminus d’autobus qui est immense ou j’ai finalement trouvé le petit coin d’aisance, un endroit pour me réapprovisionner en eau froide, et aussi pour me débarbouiller après quatre jours à dormir à la belle étoile et je me suis rendu au cybercafé le plus près qu’un bon samaritain m’avait indiqué. Il est un peu de bonheur et je m’arrête dans un petit restaurant de coin pour le déjeuner. Il y a un serveur, un cuisinier et trois clients qui mangent un genre de gruau à deux couleurs avec du pain. Je commande la même chose. C’est chaud, c’est pas mauvais mais j’ai aucune idée ce que j’ai mangé ce matin là. Ça m’a couté 30,000 Riyad soit 3$. De là , je me suis rendu au cybercafé, fait quelques courriels puis vers 8h30 j’ai tenté de rejoindre mon contact couchsurfing de Mashhad. Je crois que j’ai réveillé celui qui allait m’héberger pendant les prochains jours.

J’ai complètement oublié que le vendredi est le jour des prières dans le monde musulman et que tout est fermé un peu comme nos dimanche dans le monde chrétien. Si cela est applicable à différentes intensités dépendant des villes et des pays ici dans la ville sainte de Mashhad ce jour férié est appliqué à la lettre. Tout est vraiment fermé. Il n’y aura pas de visa aujourd’hui, Le consulat est fermé jusqu’è demain.

Je me suis rendu à la résidence de mon contact, un bel immeuble dans une petite rue perpendiculaire à une rue principale. La plupart des résidences sont ainsi disposées, il y a une rue principale avec les commerces, les étals et les vendeurs puis perpendiculaire à cette rue il y a des allés avec des immeubles à logements ou une enceinte de béton derrière laquelle on retrouve un jardin et une résidence privée. La plupart des gens sont très jaloux de leur intimité. Des murs de briques ou de pierres d’environ 3 m. entourent les propriétés et ces enceintes sont scellées par des portes en acier verrouillées à double tour. Derrière ces murs, c’est la vie privée des iraniens. Il y a la vie publique et professionnelle et il y a la vie privée. Deux mondes parallèles qui coexistent en toute sérénité.

Mon contact est un ingénieur en calibration qui travaille pour les pétrolières un peu partout dans le monde. Il possède aussi le statut de résident permanent en Australie et devrait avoir la citoyenneté très bientôt. Son appartement situé tout en haut d’un immeuble de cinq étages est superbe et il le partage avec son fils quand il est à Mashhad. Ses parents demeurent juste en dessous. Sa mère prépare d’ailleurs le meilleur poulet que j’ai gouté. Ce matin, Reza me reçoit de façon très cordiale et m’offre mon deuxième petit déjeuner. Il vague à ses occupations, reçoit son frère, son oncle etc. On prends le chaï (thé) on parle et je m’installe. Vers midi Reza descends voir ses parents et revient avec le meilleur poulet accompagné de riz et de sauce que j’ai mangé. Délicieux, chaud en bonne compagnie, je me sens gâté.


E père de Reza est malade et son état s’aggrave, veers les 14h, je sens que ce serait bienvenu si je libérais la place. Je décide donc d’aller voir, à vélo, la fameuse Mosquée Sacrées de Mashhad. Difficile de décrire l’ensemble qui est époustouflant tant par l’importance des bâtiments, que de la splendeur de l’architecture que par l’atmosphère de spiritualité qui s’en dégage. J’ai descendu de mon vélo et je suis entrée dans l’enceinte principale qui est vraiment splendide. A l’intérieur, j’ai commencé à filmé les murs. En moins de trente secondes, j’étais entouré de gardes qui pointaient ma caméra et quoique je ne comprenait pas un seul mots je comprenais parfaitement leur signification. On ne filme pas l’intérieur de la mosquée sacrée. La seule chose qui me préoccupait était de savoir ce qui allait arriver à ma caméra qu’on venait de me retirer des mains. Je ne comprends pas un seul mot de Farsi et eux ne comprennent pas plus l’anglais ou le français. On appelle donc un traducteur. Entre temps, on me demande d’aller chercher mon vélo que j’ai cadenassé avec d’autres vélos à même la barrière de ciment qui délimite la chaussée du trottoir. Ce que je m’empresse de faire.

Les gardes et moi sommes presque devenus chummy chummy. Il n’y a rien comme un vélo, une paire de soulier à clips, un casque protecteur et un étranger à tête blanche pour engager la conversation. Finalement le traducteur arrive, un jeune dans la vingtaine qui est bon chic bon genre et qui règle la situation en un tournemain. Une fois le quiproquo résous, mon sac avec caméra à la consigne et mon vélo cadenassé au bon endroit, il se propose comme guide et m’amène visiter la Mosquée. Il est très sympathique, courtois, connaissant et surtout il réussit à dédramatiser toutes les situations par son calme, son sourire et sa détermination. Son anglais est impeccable et il semble prendre plaisir à me faire découvrir la religion islamique par l’entremise de sa mosquée. En fait il est guide bénévole et plusieurs jours par semaine il fait faire le tour de la mosquée à des visiteurs étrangers. A la fin de la visite il m’invite à venir avec lui dans sa famille qui tous les vendredis se réunissent dans la montagne entourant Mashhad pour un piquenique en famille. J’accepte volontiers et avec un grand plaisir. Deux temps trois mouvements, le vélo est dans la valise arrière de la voiture, et nous sommes dans la montagne avec la famille réunie. Il y a le père, la mère, l’oncle, la tante, la sœur, le beau-frère, de jeunes enfants. Une véritable famille qui se retrouve heureuse de piqueniquer chaque vendredi et je suis l’invité surprise qu’on traite au petit oignons. Cent milles questions, description du voyage, du vélo, de ma vie au Canada, de ma famille etc. Une soirée fantastique, chaleureuse, amicale et bon enfant. Un souvenir inoubliable.





On vient me reconduire directement devant la maison de mon hôte qui est absent mais qui a laisser la porte déverrouiller de son appartement. Je rentre et je me couche car je veux me lever de bonne heure demain pour être le premier au consulat du Turkménistan






Jeudi le 18 juin

Lever au première lueur du jour, j‘enfourche mon vélo car je veux arriver à Sari le plus tôt possible pour prendre l‘autobus jusqu‘à Mashhad. Je trouve le Terminus, j’achète mon billet, il est 9h et le départ est pour 14h mais j’ai compris midi. Un trajet de 700 km qui prendra 12h. Du terminus, je trouve un cybercafé je commence à envoyer des courriels. Depuis les élections, tous les types qui utilisent internet me disent que les liens sont difficiles et très lents. En fait, les jeunes disent que internet est surveillé de très près par les autorités qui cherchent à connaitre les intentions des dissidents qui se souvent se servent du web pour communiquer. Quelque soit la raison, les connections sont lentes et il je prendrai plus de 20 minutes pour basculer une photo dans mon blog. Plusieurs courriels se perdent dans le cyberespace etc. A 11h je retourne au terminus croyant que mon départ est pour midi. Sur la route j’arrête manger une pizza. Pas cher, bon et soutenant. J’ai douze heures d’autobus devant moi.

À 11h45 j’étais de retour au terminus. Je suis présenté au patron de la compagnie de transport qui est le seul a parler anglais. J’ai droit aux égards habituelles soient chaï et conversation sur mon voyage, etc. Finalement, deux heures vîtes passées. Au départ, le chauffeur me charge un autre 80,000 Rial pour prendre le vélo et les bagages. En tout le voyage m’aura couté environ 16$.
Dans les autobus long parcours iraniennes les sièges sont assignés comme dans les avions. J’ai la banquette au complet à moi tout seul, bon début. L’autobus part à l’heure prévu mais une fois parti, le chauffeur arrêtera prendre des voyageurs tout au long de la route. Les uns feront une ou deux villes, les autres plus de la moitié du chemin, Le confort est minimum et il n’y a pas de toilette à bord. Il ne faut pas trop boire avant de partir. Finalement, l’autobus arrêtera deux fois en douze heures. Une fois pour faire le plein et une fois la nuit tombé pour changer de chauffeur et pour se restaurer. La journée a été longue et plate. J’ai vu pour la première fois des cochons sauvages sur le bord de la route. Depuis le début du voyage qu’on me dit de faire bien attention au cochon lorsque je décide de camper sur le bord de la route. Comme les musulmans ne mangent pas de porcs, ces animaux ont été laissés à eux-mêmes et ils ne semblent pas très peureux.

À 2h du matin, le chauffeur annonce le terminus de Mashhad et tout le monde descend. Il fait noir comme j’ai le loup et je n’ai vraiment pas l’intention de faire du vélo de nuit. En fait on nous a laissé sur le bord de la route près d’un rond-point. Une fois mon équipement arrimé sur le vélo, mais yeux se sont adaptés à la noirceur et je distincte qu’il y a un terre-plein de pelouse et d’arbres entre la route et le trottoir. Je décide d’y planter ma tente pour la nui. On verra demain.

8 commentaires:

  1. Mon cher Jean

    Nous sommes bien heureux d'avoir de tes nouvelles et de te lire. Cela nous donne un peu l'impression de voyager avec toi.Nous sommes très attentifs des nouvelles nous parvenant d'Iran mais ce n'est pas très rassurant du moins de ce qui se passe à Téhéran.Tous les journalistes ont dû quitter hier, alors...Pour ta part, tu es en transit de pays.

    On a bien hâte de voir des photos en plus de tes descriptions des lieux. Tu sembles rencontrer des gens très intéressants mais ton goût de l'aventure nous impressionne tout de même.

    On pense à toi.

    Lise et famille

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  2. Mon aaaammmmiiiiii, toujours aussi intéressant de te lire. Ce sont les gens qui feront de ton périple une aventure fantastique. J'ai bien hâte de voir plus de photos. Je suis heureux de constater que tout va pour le mieux. Tu devras écrire un livre pour la postérité. Côté construction, il n'y a toujours pas de contracteurs chez toi. Mes murs sont complètement tombés, la plomberie (Camil) et l'électricité (Richard mon ami voisin) terminées. Ce soir nous allons avec Marie, Ginette et Claude aux Brasseurs du Temps. Une micro brasserie avec restaurant. Nous en prendrons une bien froide à ta santé et ton exploration. Jacques.

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  3. Salut Jean,
    Je viens de lire ton blogue pour la première fois. J'y reviendrai... Comme ça, malgré la dite tête blanche, tu tiens la route et te transformes en jeune homme ! Bravo. Continu de nous partager les douceurs et les obstacles de ton périple.
    Lison

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  4. Aille papa,
    Reb aimerait bien savoir qu'es qui c'est passé avec les photos de la mosquée que tu as pris?

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  5. Lorraine et Pete23 juin 2009 à 17 h 08

    Salut Jean
    Quel aventure!!! Descendre faire du velo au NB ne t'intéressera pas tant qu'avant nous en sommes certains mais on vous attends l'été prochain quand même...

    Pete est d'accord que tu t'es acheté un vrai bon velo...Un Surly, c'a du couter!!

    En tout cas, amuse toi bien et prends-soins de toi

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  6. C'est la St-Jean aujourd'hui, alors... BONNE ST-JEAN ! J'ai hâte de te lire à nouveau. Je me demandais si tu avais rencontré des éclusiers ? Sont-ils différents des nôtres ;D? Richard.

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  7. Salut M. Jean,
    j'adore lire tes aventures sur ton blogue. Tu es un inspiration de courage, de persévérence et de détermination pour moi. La façon dont tu écris est géniale et il est facile de se faire des images des paysages que tu décris.

    Bonne continuation!!!!
    Marc

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  8. Jean,

    Et dire que tu trouvais l'infanterie trop difficile...

    Gaston Côté

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